Ilssont 380 fois disque de platine. Le groupe originaire de Los Angles The Eagles, vient de décrocher le titre d'album le plus vendu aux USA détrônant "Thriller" de Michael Jackson, rapportait Vinylede l'album Thriller de Michael Jackson en version remasterisée. 7 titres bonus et 6 titres inédits remasterisé par Michael Jackson. Notresite Web est le meilleur qui vous offre CodyCross Titre de Michael Jackson tiré de l'album Thriller réponses et quelques informations supplémentaires comme des solutions et des astuces. Utilisez simplement cette page et vous passerez rapidement le niveau que vous avez bloqué dans le jeu CodyCross. Fast Money. Chaque mois, l’Obs » vous propose une sélection des plus belles pépites pressées sur microsillon. Des nouveautés, évidemment, mais également des inédits, des rééditions oubliées, des raretés, des maxis, des 45 tours… Bref, la crème de la crème. La preuve par Vinyl Story » de Serge Gainsbourg en participant à notre jeu-concoursen partenariat avec Diggers Factory, en cliquant ICI. La suite après la publicité1. Serge Gainsbourg, BD musicaleLire la musique de Serge Gainsbourg. Et vice versa. Tel est le nouveau projet de Diggers factory avec ses Vinyl Story ». Pour lier la musique et le visuel de Serge Gainsbourg, le label français a eu l’idée de proposer une BD illustrée par Pabl0 autour de cet artiste français intemporel, accompagné d’un vinyle consacré à la première période de Serge Gainsbourg, fortement marquée par le goût du jazz et soutenue par les brillants arrangements d’Alain Goraguer. Histoire de se plonger dans des bulles mélodiques sous les accords du Poinçonneur des Lilas », de L’eau à la bouche », Requiem pour un twister » ou Black Trombone ».DIGGERS FACTORYSerge Gainsbourg, Vinyl Story »Top 10 des vinyles de novembre des poèmes de la Beat Generation à la réédition de Nevermind » de Nirvana2. Young Pulse, remix funk pour les dancefloors Si cette année il sera interdit de danser dans les bars, les boîtes de nuit et les restaurants pour célébrer cette fin d’année 2021 chaotique, rien ne vous empêche de pousser les watts à fond du dernier EP de la Funky French League. Sur ce premier EP limité en microsillon, le DJ-producteur parisien Young Pulse continue l’exploration des sons ancestraux funk et disco pour le retailler pour les pistes de danse There’s Never Been No One Like You », hymne underground de Kenix, et Keep The Fire Burning », chanson emblématique de Gwen McCrae, interprétée par la vocaliste anglaise Natasha Watts. En plus de son Love Will Bring It », composition originale avec la chanteuse sud-africaine Natalie Nova. De quoi se dandiner, en toute impunité.FUNKY FRENCH LEAGUEYoung Pulse, Love Will Bring It »La suite après la publicité3. Majid Soula, arab-disco futuristeMajid Soula est un activiste du son. Né en Kabylie, musicien, artiste et producteur autodidacte, l’homme s’est créé seul avec l’appui de ses synthés, de ses rythmiques à la batterie, de sa guitare et de textes d’envergure. Défenseur des droits des Amazighs, Majid Soula porte haut et fort la parole et la culture de son peuple depuis le début des années n’est qu’à écouter le titre de cette compilation Chant Amazigh » signée Habibi Funk. Sortie en 1982, en face B d’un maxi intitulé Mundial 82 », cette instrumentale célèbre la coupe du monde de football en Espagne, en dévalant les octaves de ses synthétiseurs futuristes. Ou la funk rétro et tribale Win Terram », mise en valeur par sa voix enjôleuse dans un tamazight parfait. En attendant de nouveaux sons imaginés depuis son home studio parisien de Belleville, cette compilation inédite est à découvrir.HABIBI FUNKMajid Soula, Chant Amazigh », 10 septembre 2021Patti Smith Il faut toujours rappeler que le peuple existe »4. IAM, coffret d’EPs confinésLes Marseillais n’ont pas chômé. Malgré deux ans de hiatus musical causé par la pandémie, l’annulation de nombreux concerts et un téléconcert offert par DJ Kheops pour passer le temps, IAM a profité de cette époque sombre pour reprendre la plume et écrire quatre EPs engagés, modernes et produits comme à l’ancienne. Diffusés sous la forme de quatre vagues » depuis juin dernier, ces disques sont aujourd’hui réunis dans une collection inédite et limitée baptisée Rimes essentielles ». En assemblant ce quatuor d’EP autoproduits, le visuel de ce nouvel album d’IAM prendra enfin vie dans un même coffret. L’occasion d’un bilan de plus de trente années de carrière, avec des instrus » à grands coups de scratchs et de samples. Et de se projeter vers l’avenir, avec ses Rimes essentielles » qui sont probablement les meilleures depuis celles de L’École du micro d’argent » !La suite après la publicitéUNIVERSAL MUSICIAM, Rimes essentielles », 3 décembre 2021IAM Dans cinquante ans, les radeaux de migrants partiront peut-être de France »5. The Doors, 50e anniversaireLe 3 juillet 1971 décédait dans des conditions obscures Jim Morrison. Cinquante ans après, Woman », sorti quelques mois plus tôt, reste toujours le sixième et ultime album studio des Doors. Et est devenu une référence légendaire dans le blues rock. Pour s’en persuader, Rhino Records vient de dévoiler une deluxe édition de ce disque phare, augmentée de trois CD et un LP. Dans le détail, l’album original a été remastérisé par l’ingénieur du son de longue date des Doors, Bruce Botnick. Deux disques de bonus de prises alternatives inédites seront proposés en plus du mix stéréo de l’album original en vinyle 180-grammes. On pourra retrouver, en outre, une démo originale de Riders On The Storm » récemment découverte sur une bande sans titre dans les archives des Doors, pour la première fois. Elle est issue des premières séances d’enregistrement aux studios Sunset Doors, Woman », 3 décembre 20216. Tokyo Glow, pépites west-coast funkyPlace aux joyaux funky japonais de la côte Ouest. Sélectionnés par le DJ Notoya, qui a puisé dans le riche catalogue du label Nippon Columbia, ces XX titres retracent à eux seuls tout le fourmillement groovy de la fin des années 70 et du début 80. En en dehors du Japon, la plupart des musiques de la sélection sont totalement inédites sur double album gatefold a été récemment remastérisé à Tokyo par Nippon Columbia, l’un des labels les plus importants du pays. On retrouve, le titre mid tempo Kimugare » de Kumi Nakamura, célèbre actrice qui s’adonna à la musique sur un disque unique en 1980. Ou encore Kengo Kurozumi et son boogie cadencé Juggler » - et l’un des reines du genre, Hitomi’Penny’Tohyama avec Tuxedo Connection ».La suite après la publicitéWEWANTSOUNDS / MODULORV/A, Tokyo Glow », 3 décembre 20217. Sly and the Family Stone, affaire de familleIl y a d’abord eu les débuts confidentiels en 1966 d’une fratrie passionnée par la musique. Puis les années fastes du succès, les tournées américaines endiablées et la fête sans fin. Mais apparaissent très vite, dès 1971, des problèmes de drogues et des tensions qui aboutissent à leur séparation. Une réunification est tentée en 1983, essentiellement pour de l’argent, mais n’aboutit pas. Telle est l’histoire intense de Sly and the Family Stone…Ce groupe de musique américain originaire de San Francisco a réussi le tour de force de mélanger la funk, soul, rock et musique psychédélique pour devenir une bande majeure dans le paysage musical de l’époque. Et quand sort There’s a Riot Goin’On » en 1971, sa popularité est au plus haut, portée par un nouveau single, Family Affair, qui se classe directement à la première place des charts dès sa sortie en novembre 1971. Cette potion joyeuse, ultra-sexy et sensuelle, dévoile toutefois une instrumentation plus sombre, agrémentée de nombreux sifflements sur l’enregistrement à cause des nombreux réenregistrements et de la postsynchronisation de Sly pendant la production du seul, Sly Stone commence à mettre de côté le reste du groupe. Ses amis Ike Turner et Bobby Womack n’apparaissent que sur quelques parties instrumentales additionnelles de You Caught Me Smilin’ » et Runnin’Away », notamment. Totalement sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, Sly ne veut plus de sa Family Stone et lance un nouveau groupe, Graham Central Station, dès 1972. Le tube Family Affair » devient le dernier succès du groupe californien. Et ce cinquième album restera l’ultime officieux de Sly And The Family Stone. Aujourd’hui, disponible en réédition d’époque en microsillon en vinyle rouge. La suite après la publicitéSONY MUSICMC Solaar Ce qui m’intéresse, c’est ce rap qui parle d’humanité »8. MC Solaar, deux disques en unClap et fin. Après Qui sème le vent récolte le tempo » et Prose Combat », le rappeur clôture la série de rééditions de ses 3 premiers albums iconiques en réunissant sous un même vinyle les chapitres Paradisiaque » et MC Solaar ». Après avoir été indisponibles pendant près de 20 ans, suite à un long conflit avec son ex-maison de disque Polydor et Universal, ces deux derniers albums redeviennent ce double album désiré par MC Solaar à l’origine, mais finalement scindé pour sortir en deux temps, en 1997 puis Paradisiaque », Hubert Blanc-Francard, alias Boom Bass, et feu Philippe Zdar, qui formeront plus tard le groupe Cassius, composent les musiques. Il sera finalement certifié d’un disque de platine, porté notamment pour Gangster moderne » ou Les temps changent ». Malgré les excellents La cinquième saison » ou La vie n’est qu’un moment », pour ne citer qu’eux, son disque éponyme restera relativement confidentiel. Cet album est sorti sans l’autorisation de MC Solaar et ne comportait finalement que des faces B ou des chansons non gardées. Ceci explique cela.UNIVERSAL Paradisiaque », MC Solaar, 3 décembre 2021Kheops, DJ du groupe IAM, sort un mix confiné d’anthologie9. Hank Williams, les années gospelEntre 1949 et 1951, Hank Williams se la coule douce à Nashville. Tel un troubadour, il chante tous les jours autour d’un café dans les rues du Tennessee. Parallèlement, il enregistre Mother’s Best Flour Show », diffusé sur la radio WSM, chaque jour entre 7 h 15 et 7 h suite après la publicitéIcône de la musique country, adepte influent du style honky tonk, la musique d’Hank Williams est faite pour les nuits les plus sombres de l’âme. Sur de nombreux textes, avec son cœur brisé, il chante sa solitude, désespéré à s’en saouler jusqu’à la mort. Il décède brutalement deux ans plus tard, à l’âge de 29 ans. Reste ces rendez-vous radiophoniques le Mother’s Best Flour Show », Hank Williams plaisante ainsi avec l’animateur Louie Buck et les Mother’s Best Music Makers, son groupe de soutien. A destination d’un public rural majoritairement féminin, ce spectacle propose de gagner de la farine à biscuits et à gâteaux, de la semoule de maïs autolevante, des produits d’alimentation pour le bétail… et un moment musical avec l’ 15 minutes, chaque jour, la légende va jouer guitare à la main une chanson country, une chanson instrumentale et une chanson gospel, tantôt en direct, tantôt de manière préenregistrée. L’ensemble de cette collection produite par Cheryl Pawelski avec une restauration par Michael Graves est sortie sur CD en 2010. BMG a décidé de presser l’édition sur vinyle, en rassemblant 40 des plus grandes chansons gospel de Hank tirées de ces enregistrements. Dont les classiques I Saw The Light », Farther Along », I’ll Have A New Life » et When The Saints Go Marching in ».BMGHank Williams, I’m Gonna Sing The Mother’s Best Gospel Radio Recordings »Lucas Fox Sans les amphétamines et le bourbon, nous n’aurions jamais monté Motörhead avec Lemmy »10. Motörhead, box furieuse en best-ofPour mettre en pause sporadique les avalanches de rééditions, BMG propose la toute première compilation Very Best Of », couvrant l’ensemble de la carrière légendaire de la bande à Lemmy » Kilmister. Ici, pas moins de vingt-deux albums studio et quarante ans de carrière oscillant entre punk, hard rock et heavy metal, sont rassemblés dans une box furieuse. Le titre emblématique Ace Of Spades » se hisse en porte-étendard entre Louie Louie », Bomber », I’m the Doctor » ou All the Aces ». Everything Louder Forever clame cette compilation. Comprenez Tout est plus fort pour toujours, dans un box deluxe de 4 disques 180 grammes réunissant 42 titres, augmentés notamment d’un suite après la publicitéBMGMotörhead, Everything Louder Forever The Very Best Of » Les trois riffs préférés de Lucas Fox, batteur cofondateur de MotördeadBONUS. Michael Jackson, l’album dangereux Dangerous » est le huitième album studio de Michael Jackson et le quatrième chez Epic Records. Sorti le 26 novembre 1991 et coproduit avec Teddy Riley, remplaçant Quincy Jones, ce disque est devenu l’un des plus vendus aux quatre coins du monde avec des ventes dépassant les 32 millions d’exemplaires. Soit le troisième plus gros carton pour Michael Jackson après Thriller » et Bad ».Sous l’égide de ces quatorze chansons, Michael Jackson s’engage contre le racisme Black or White », les romances toxiques Dangerous », dénonce les problèmes sociaux tels que la famine ou le crime organisé qui sévissent toujours début des années 1990 Why You Wanna Trip On Me » mais aussi donne espoir aux générations futures Heal the World », quelques fois sous forme d’une prière adressée à l’Eternel Will You Be There » . Un album phare, aujourd’hui disponible en Jackson, Dangerous »La suite après la publicitéSylvestre Montez, raretés de cumbiasCe disque est une perle. Un album ultra-rare sorti en 1968 par un groupe de studio énigmatique et non crédité baptisé Silvestre Montez Y Sus Guantanameros et qui réunissait quelques-uns des meilleurs artistes du label péruvien MAG Melcochita, Coco Lagos, Rafael Rios de Los Guajiros, …, sous la direction de Manuel Antonio Guerrero. Introuvable, Las Guitarras Tropicale » est aujourd’hui disponible en réédition grâce à Munster comprend 9 titres de cumbias et de guarachas et trois pistes instrumentales, comme à l’origine. La plupart de ces musiques ont été précédemment enregistrées par d’autres artistes péruviens tels que Los Destellos, Pedro Miguel y Sus Maracaibos ou Melcochita y Su Conjunto. Et sont devenues des classiques du genre.MUNSTER RECORDS Treize ans après sa disparition, Michael Jackson reste une figure iconique de la musique pop. Considéré comme le roi de sa discipline, à la fois en musique, chant et danse, il a laissé un nombre incalculable de fans orphelins et ses plus grands tubes continuent de résonner sur le web, les radios et les platines. De son vivant, l’ancien propriétaire du ranch de Neverland était un joueur de jeux vidéo et il a noué une relation étroite avec SEGA durant plusieurs années, dont une première collaboration mémorable avec Moonwalker. Grâce à de multiples témoignages et des prises de contact auprès d’anciens membres de SEGA, vous allez découvrir comment le jeu – et en particulier sa version arcade – a vu le jour. WoooOOuu ! Pour comprendre d’où viennent les jeux Moonwalker, il faut remonter à la fin de l’année 1988, et plus précisément entre le 9 et le 26 décembre. À l’époque, Michael Jackson triomphe avec sa tournée Bad et fait une escale de plusieurs semaines à Tokyo pour des représentations au Tokyo Dome, un grand stade couvert de la capitale japonaise. En parallèle, son premier film, Moonwalker, vient de sortir dans les salles de cinéma et rencontre un véritable succès qui va s’essouffler rapidement, mais qui marchera très bien à sa sortie en cassette vidéo auprès des fans et des curieux. Entre deux concerts, il en profite pour louer quelques chambres d’un prestigieux hôtel du parc Disneyland et se rend au siège nippon de SEGA. Quelques mois auparavant, la direction de l’entreprise a en effet appris que le chanteur était un fervent admirateur des jeux de la compagnie et qu’il possédait même plusieurs bornes d’arcade de ces titres. Le natif de Gary dans l’Indiana a alors reçu une invitation pour venir découvrir les productions en développement. Une fois à Tokyo, MJ, qui est un passionné de jeux vidéo, n’a pas hésité un seul instant. Michael Jackson découvrant les locaux de SEGA Japon en décembre 1988Accompagné par plusieurs personnes, dont Bill Bray, son chef de sécurité, il fait la connaissance d’Hisashi Suzuki. L’homme, considéré comme le tout premier employé de SEGA 1962, soit avant la fusion avec Rosen Enterprises, est épaulé par l’un des rares développeurs occidentaux de l’entreprise, un certain Mark Cerny. Le futur ingénieur en chef de la PlayStation 4 et PlayStation 5 lui sert d’interprète et le petit groupe traverse les différents étages de SEGA sous l’œil médusé des concepteurs qui s’affairent devant leurs écrans. C’est à cette période que sont prises les toutes premières photos de Michael Jackson découvrant la Mega Drive et les jeux en développement. L’artiste regarde les jeux en préparation et fait de nombreux compliments. Qu'est-ce que t'as fumé ? Roppyaku Tsurumi - Crédits photo Denfaminicogamer En 1989, Roppyaku Tsurumi sort de cinq ans à l’université et parvient à rejoindre SEGA après avoir été rédacteur en parallèle de ses études pour le magazine Beep. Environ un an auparavant, pour les besoins d’un article, il a été amené à se rendre dans les locaux de SEGA, et plus particulièrement au département arcade, pour découvrir le System 24, la toute nouvelle carte d’arcade de la firme. Au fil des mois, il a établi des contacts et s’est vu offrir un poste dans ce même département à la sortie de ses études. Après une période de formation, où il effectue plusieurs postes administratif, gestion des stocks aux entrepôts…, il est finalement convié à rejoindre le premier laboratoire de recherche et développement, autrement dit la section dédiée aux jeux d’arcade. Nous avons reçu une formation dédiée à la création des jeux. Mais à l’époque, les ordinateurs personnels n’étaient pas encore très répandus. Je me souviens que l’on travaillait sur des PC98 un micro de NEC et chacun créait ses propres jeux. Le chef du département hardware matériel m’a proposé un poste, mais j’ai dit Je veux créer des jeux ! » et j’ai fini par être transféré dans la section dédiée. En tant que jeune recrue, Roppyaku Tsurumi fait alors ce que tous les débutants font à l’époque pour se faire une place. Il se remémore Yoji Ishii, ancien directeur général de SEGA - Crédits photo Après notre formation, nous avons dû soumettre de nombreuses propositions de jeux, et sur une feuille de papier, nous devions expliquer le concept. Si c’était bon, on avait un projet, sinon on devait apporter notre aide sur un autre projet… et je m’éloigne du sujet, mais il y avait un fumoir au septième étage du bâtiment 2 de notre siège social. C’était un petit endroit où les gens des différents étages se réunissaient pour faire connaissance et parler. Même les personnes qui ne fumaient pas venaient souvent. Un jour, dans cette pièce, Mr. Ishii, le directeur général, m’a soudain dit Hey, pourquoi ne ferait-on pas un jeu sur Michael Jackson ? ». C’était vraiment inattendu. Jusqu’à ce moment-là, il n’avait jamais été question de faire un jeu avec la propriété intellectuelle de Michael en utilisant son personnage. Tout ce que j’ai pu dire sur le moment, c’est Quoi ?’. C’était ma seule réaction. Ce n’est qu’un peu plus tard que j’ai été officiellement appelé et chargé du projet. Lorsque Yoji Ishii émet la possibilité de créer un jeu Michael Jackson, c’est en fait pour prendre la température auprès de ses employés. En réalité, l’idée a traversé l’esprit des dirigeants de la filiale américaine de SEGA plusieurs mois auparavant. Comme expliqué plus haut, Michael Jackson était fan des jeux de la marque et il a voulu se rapprocher de celle-ci pour réaliser un jeu à son effigie. Ce que l’on sait moins en revanche, et qui a été révélé par Stefano Arnold, président de TecToy entreprise brésilienne affiliée à SEGA, c’est que le chanteur s’est fait refouler par… Nintendo. Par le biais de ses avocats, il a alors noué des premiers contacts avec SEGA et plus précisément avec la filiale américaine, SEGA of America. À l’époque, Michael Jackson est incontournable, d’abord grâce à son album Thriller 1982, mais c’est véritablement avec l’album Bad en 1987 qu’il devient une superstar mondiale. Pour couronner le tout, sa tournée est un succès stratosphérique et le film Moonwalker s’en tire pas trop mal. Pour SEGA, c’est donc une véritable aubaine !Le film MoonwalkerSorti en 1988 et réalisé par Jerry Kramer et Colins Chivers, Moonwalker qui vient du moonwalk, le célèbre pas de danse popularisé par Michael Jackson est un long-métrage divisé en deux parties. La première est un récapitulatif de la carrière strastophérique de l'artiste tandis que la seconde est un moyen métrage. Sorti durant la promotion de l'album Bad, il prend la forme d'une comédie musicale se déroulant dans les années 1930. Mister Big, un terrible malfrat, sévit dans les rues de Chicago et finir par s'en prendre à de jeunes enfants. Pour le coller sous les verrous, Michael et trois de ses amis, Sean, Zeke et Katie, se mettent à sa équipe totalement noviceQuelques semaines après l’épisode du fumoir, Roppyaku Tsurumi est catapulté à la tête du projet Moonwalker en arcade… et il est loin d’être satisfait. Et pour cause, il a l’impression d’être le bouche-trou du moment ! À l'époque, les collègues de Roppyaku Tsurumi sont occupés à travailler sur Shadow Dancer À l’origine du projet, c’est SEGA of America qui nous a demandé si nous voulions créer un jeu en utilisant la propriété intellectuelle de Michael. SOA nous a alors demandé si nous pouvions le faire au Japon en tant que propriété intellectuelle mondiale. Lorsque l’idée est venue, M. Ishii, le directeur général, cherchait des idées auprès des planificateurs. Je crois me souvenir, lors de ma formation, que mes aînés soumettaient des propositions. Seulement voilà, Yutaka Sugano créateur de Shinobi, qui avait eu l’idée principale, était en poste aux États-Unis. Donc même si nous avions un plan, nous n’avions personne pour travailler dessus ! C’est donc moi qui ai été choisi ! Rires Malgré la pointure qu’est Jackson, les développeurs ont tous les yeux rivés sur un certain Shadow Dancer et Tsurumi se retrouve donc sur un projet dont il ne maîtrise rien. S’il connaît le nom de Michael Jackson, c’est à peu près tout ce qu’il sait ! Sans détour, il explique Je n’ai absolument pas été nommé responsable du projet parce que j’étais fan Rires. Je n’avais même pas vu le film avant de m’impliquer ! Je connaissais son nom, mais tout ce que je savais, c’est qu’il était un très bon danseur et que c’était une personne très célèbre qui était en activité depuis son enfance. Roppyaku Tsurumi, tout jeune employé, est alors à un tournant de sa carrière et il sait qu’un échec, surtout avec une telle star, peut être catastrophique pour l’image de SEGA. Il met dès lors tout en œuvre pour réussir…Quand j’ai été nommé à la tête du projet, j’ai regardé la cassette vidéo de Moonwalker jusqu’à ce qu’elle soit usée. Et bien sûr, j’ai continué avec les clips de musique ! Plus je regardais les vidéos, plus je me rendais compte de la qualité du chant de Michael et de sa mise en scène aussi spectaculaire qu’étonnante. Pour la réalisation de chaque version du jeu, SEGA décide de changer ses habitudes en réunissant les employés des départements arcade et console qui travaillent sur le projet, le but étant de fluidifier le partage d’informations avec SEGA of America. C’est aussi une manière de garder de la cohérence entre chaque version, tout en assurant une qualité identique. Roppyaku Tsurumi précise Nous avons choisi de développer les deux versions, arcade et Mega Drive, en même temps, en conservant la même progression et les mêmes niveaux. L’équipe que nous avions constitué pour le jeu d’arcade était composée d’une personne qui s’occupait pour la première fois de la partie logiciel et de moi, un nouveau venu qui se retrouvait à la planification pour la première fois. En outre, il y avait un concepteur qui nous a rejoint en milieu de projet, puis un jeune débutant que j’ai pris sous mon aile. Voilà l’équipe qui a conçu la version arcade de du recul, cela paraît insensé. Michael Jackson était une pointure, le film Moonwalker cartonnait et voilà que SEGA obtient le droit de réaliser le jeu… qu’elle confie à des débutants ! On commence à comprendre dès lors le rôle du chanteur dans cette histoire…Dans la gueule du loupPour Tsurumi, c’est un véritable baptême du feu et il admet qu’il était sérieusement stressé à l’époque. C’est d’autant plus vrai que le département consumers console avait dépêché des développeurs expérimentés pour réaliser la version Mega Drive ! Or, il faut savoir que c’était surtout le département arcade qui faisait la fierté de la compagnie et qui ramenait les recettes les plus importantes. Dans ces conditions, Tsurumi n’avait vraiment pas le droit à l’erreur. Pas facile quand on débute…Yutaka Sugano, l’homme chez SEGA of America il venait de rejoindre les États-Unis, a proposé un concept pour guider la jeune équipe. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que celui-ci soit né d’une discussion avec Mark Cerny. Roppyaku Tsurumi détaille Dans le projet proposé par Mr. Sugano, il était question du personnage de Michael qui dansait sur une scène mobile avec un trackball comme dans Marble Madness. Le tout en vue de trois quarts. Je me suis alors demandé comment transformer cette vision en jeu…Marble Madness est un jeu de bille créé par Mark Cerny à l’époque de son passage chez Atari. Outre son aspect en 3D isométrique, sa particularité est d’être équipé d’un trackball, autrement dit une boule de commande qui permet de déplacer la bille avec précision à l’écran. Seulement voilà, plus facile à dire qu’à faire et au moment de se lancer dans la création du concept, Roppyaku Tsurumi est totalement… paumé. Je n’avais aucune idée de ce qu’il se passait, alors j’ai demandé à mon supérieur du moment, Hisao Oguchi, notre chef de section, s’il pouvait me conseiller. Il m’a proposé de demander à l’un de mes collègues expérimentés, mais quand je suis allé le voir, il était totalement absorbé par le développement de Shadow Dancer et il n’avait pas de temps à m’accorder. Aussi, nous nous sommes tous réunis un matin au bureau et on a commencé à tâtonner sans savoir comment gérer un tel vous pensez que les petits bleus ont été jetés dans la gueule du loup, vous visez juste. Tsurumi, qui n’a décidément pas la langue dans sa poche, en est persuadé J’ai vraiment l’impression d’avoir été pris à la légère au sein de l’entreprise. Un peu comme s’ils se disaient Je ne sais pas si le jeu de Michael Jackson va rencontrer le succès, mais laissons les jeunes travailler sur le projet et on espère qu’il marchera.’ Rires Ils n’ont même pas voulu me donner un traducteur ! Même si on rencontrait des problèmes, c’était du genre faites avec’…C’est donc dans le flou le plus total que le projet démarre ! Pour ne rien arranger, SEGA of America, qui prend cette aventure très au sérieux il en va de leur image ! fait parvenir un planning avec les différentes étapes à accomplir semaine après semaine. Tsurumi se retrouve donc à gérer la création du jeu ainsi que la relation avec SEGA of America. Soit une quantité astronomique de fax pour s’assurer que le développement avance dans le bon sens. C’est ainsi que la toute petite équipe, via le Digitizer System grosso modo l’ancêtre de la tablette graphique, s’est mis à dessiner les premiers éléments du jeu l’avatar, les éléments du décor, etc. Le Digitizer System est un outil de développement mêlant écran, tablette graphique et crayon tactile imaginé par SEGA qui connaîtra plusieurs versions au fil des c'est Altered Beast ! Daizaburo Sakurai En 1989, Al Nilsen vient tout juste de prendre la tête de la section marketing de SEGA of America. Au mois de juillet de la même année, le jeune homme voit débarquer Daizaburo Sakurai, le chef de la division des produits grand public. Ce dernier arrive tout droit du Japon sur ordre de Hayao Nakayama, le président de SEGA. À l’époque, SEGA of America vient tout juste de recevoir les premières ébauches du jeu Moonwalker en développement au Japon. Al Nilsen apprend alors qu’il a pour mission de présenter à Michael Jackson ces documents pour obtenir son approbation. On vous laisse imaginer la montée d’adrénaline du bonhomme, d’autant que le rendez-vous est prévu dès le lendemain à Los le rendez-vous fatidique, Dai Sakurai et Al Nilsen passent de nombreuses heures au téléphone avec les développeurs japonais afin d’être parfaitement coordonnés avec leurs intentions. Type de jeu, univers, ennemis, animations, chorégraphies, tout y passe ! Cela paraît ubuesque quand on sait le peu d’expérience de Tsurumi et ses comparses. Et pour couronner le tout, c’est aussi un novice de SEGA of America qu’on envoie au casse-pipe ! Vraiment, SEGA, c’était particulier parfois ! Michael Jackson et Al Nilsen - Crédits photo Twitter Al Nilsen Le lendemain, Dai Sakurai et Al Nilsen débarquent à Los Angeles et rencontrent d’abord l’armée d’avocats de Michael. On leur fait comprendre que leur client donnera de ses nouvelles plus tard et qu’ils ont pour ordre d’attendre dans leur chambre d’hôtel. Les voilà à poirauter pendant des heures ! Finalement, le téléphone sonne et on les invite à descendre sur la chaussée. Une voiture arrive et c’est Bill Bray, le chef de sécurité de Michael, qui les accueille pour les conduire au studio d’enregistrement. Une fois sur place, ils s’attendent à passer de multiples checkpoints » afin de rencontrer la star. Finalement, Michael Jackson les accueille directement et Al Nilsen en profite pour lui tendre le cadeau qu’il a ramené un pack Mega Drive ! Michael Jackson reconnaît immédiatement la machine qu’il a découvert quelques mois auparavant au japon et s’écrit Oh, c’est Altered Beast ! » Le chanteur possède la borne chez lui et son visage s’illumine ! Il devient officiellement le premier détenteur d’une Mega Drive sur le sol américain, avant même sa sortie locale officielle en octobre. Al Nilsen présente ensuite les premières ébauches du jeu Moonwalker arcade et Mega Drive et comprend, dès lors, qu’il va être son interlocuteur privilégié. Au Japon, en revanche, le boulot est loin d’être terminé…Documents présentés à Michael Jackson pour approbation par Al NilsenMichael Jackson en chef de projetAu Japon, Roppyaku Tsurumi et ses collègues tentent de se dépêtrer comme ils le peuvent… La tête animée du robot du film a été prêtée par Michael Jackson à SEGA pour le CES. Crédits photo Twitter Al Nilsen Les membres de SEGA of America nous disaient quand ils voulaient que nous fassions les planches d’images personnages, décors à présenter à Michael Jackson ou que nous fassions une démonstration jouable du jeu. On devait ensuite obtenir l’approbation et ainsi de suite. Aujourd’hui, tout cela paraît évident, mais pour moi, qui ne savait pas ce que c’était que de faire un jeu, c’était un supplice ! J’étais là Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ?’ Rires En plus, SEGA of America avait signé le contrat de son propre chef. Normalement, le directeur général vérifie et accepte le contrat en apportant des recommandations et en indiquant quel type de contenu doit être réalisé. Mais là, il n’y a pas eu de négociation du côté japonais avant la signature du contrat et on a donc dû réaliser une planche d’images, quelque chose montrant une séquence de jeu. C’était différent de la manière habituelle de fonctionner donc j’ai demandé à mes collègues s’ils comprenaient, mais personne ne savait quoi faire. RiresTant bien que mal, la toute petite équipe essaye de créer un jeu intéressant. C’est d’autant plus vrai, qu’en parallèle, la version Mega Drive avance très bien et que les développeurs – expérimentés – ne rencontrent aucun problème majeur. Le jeu exploite les fonctionnalités techniques de la console 16-bits et prend les contours d’un jeu d’action/plate-forme dans lequel Michael, au rythme de ses pas de danse, doit délivrer des bébés kidnappés. Attendez… vous avez dit des bébés ? Oui, initialement, c’est ce qui était prévu. Alors qu’ils sont en plein développement, les Japonais se mettent à recevoir des lettres de recommandation par Michael Jackson Al Nilsen faisant la transition entre l’Amérique et le Japon. La star prend très au sérieux l’adaptation vidéoludique de son film et souhaite apporter sa contribution en aidant au mieux. Ces lettres, très explicatives, sont toutes formulées à la troisième personne. Elles ont été exhumées par un fan américain et sont impressionnantes de elles sont au nombre de trois et soulèvent plusieurs points importants Assainissement de la violence suggérée dans le jeu Michael ne doit pas tuer des gens, sauf le dernier bossSuppression d’attaques spéciales au profit d’une magie de la dance » projetant des rayons magiques sur les du sauvetage de bébés par des le multijoueur, pas de Tito ou Jermaine – les frères de Michael, mais plutôt trois variantes de doit être proposé dans une borne accueillant trois des couleursSynchronisation des trois joueurs qui se mettent à danser pour détruire des groupes entiers d’ennemis à l’ de son singe de compagnie, Bubbles, comme bonus qui transforme Michael en un robot capable de tout détruire à coups de rayons ainsi que Moonwalker en arcade prend forme, en suivant les indications d’un Michael Jackson plus motivé que jamais dans son rôle de game designer ». Pour Tsurumi, la situation est étonnante…Je créais son jeu parce qu’il s’agissait vraiment du jeu de Michael. En ce sens, je peux dire que j’étais un peu un assistant de planification et il était mon patron. À l’époque, nous n’avions pas de courrier électronique comme aujourd’hui donc nous faxions régulièrement des propositions et des spécifications à Michael. Il les examinait et nous faxait via son agent ses idées et côté de SEGA of America, Al Nilsen en fait de même et fait passer toutes les nouvelles planches d’images à Michael pour obtenir son approbation. Tout le monde est sur le pont ! Michael va même jusqu’à enregistrer sa propre voix ! Roppyaku Tsurumi est abasourdi lorsqu’il reçoit une cassette de… 60 minutes enregistrée par le Roi de la Pop, soit entre 40 et 50 phrases et sons. Estomaqué par les différents sons, il décide d’un inclure un maximum. Pas de chance pour nous, cette cassette n’a malheureusement pas résisté aux affres du temps. Pour la petite histoire, c’est Tsurumi lui-même qui fait la voix du boss final ! Enfin, il faut savoir que le son monte subitement lorsque le joueur insère une pièce et que la voix de Michael se fait entendre. C’était une manière pour interpeler les joueurs dans la salle d’arcade une méthode d’augmentation du son qui deviendra un grand classique par la suite, notamment pour des jeux comme Killer Instinct. La visite de 1989Un jour, alors que les employés de SEGA sont en plein travail, ils voient soudainement plusieurs véhicules s’arrêter devant le building aux grandes baies vitrées de l’entreprise. Roppyaku Tsurumi qui poursuit la création de Moonwalker n’en revient pas. J’étais en train de vaquer à mes occupations et quand j’ai regardé par la fenêtre de mon bureau, j’ai vu environ sept taxis en file indienne !De l’un des taxis, le jeune Japonais voit sortir Michael Jackson en personne. Ce dernier, de passage à Tokyo, a décidé de faire un saut jusqu’au siège de SEGA pour rencontrer les créateurs de son jeu. De cette rencontre, Roppyaku Tsurumi en garde un souvenir mémorable. Hayao Nakayama, président de SEGA, en compagnie de Michael Jackson Je n’ai jamais vu de toute ma vie un être humain avec une telle aura. Michael m’a parlé de ses rêves, mais il voulait vraiment que ses jeux soient meilleurs et que les enfants qui y jouent soient heureux. J’ai eu la chance de le rencontrer à deux reprises. Je me souviens de la première fois, je venais de terminer mon explication un peu bancale en anglais – que je ne maîtrisais pas bien – et il m’a dit, tout doucement Je ne suis pas un professionnel du jeu vidéo, alors j’exagère peut-être, mais je pense que ça serait mieux de faire comme ça.’ Il parlait de cette façon et il donnait ensuite ses recommandations. Il était très poli et ne disait pas faites ceci ou cela’, mais plutôt si vous faites ceci, je pense que ça améliorera le jeu’. C’était très impressionnant de voir une superstar plus âgée, plus svelte et plus grande que vous parler de cette façon. Roppyaku Tsurumi rencontrera Michael Jackson une seconde fois, un peu plus tard, alors qu’il travaille sur la version arcade de Spider-Man. Il sera aussi à l’origine de Star Wars Arcade. De cette époque, l’intéressé en garde un souvenir inoubliable. Michael Jackson, à l’image du personnage public qu’il était, n’élevait jamais la voix, était extrêmement poli, respectueux et s’assurait que ses recommandations, celles qu’ils estimaient bonnes, soient les plus justes possible. Malgré l’inexpérience de l’équipe, il se souvient que l’ambiance du groupe était bonne et il a notamment pu compter sur le talent du designer Taku Makino. Ce dernier avait dessiné le singe dans le jeu Tetris en arcade et il a ensuite réalisé le gorille dans ESWAT Cyber Police toujours en arcade. Aussi, lorsque Michael Jackson a demandé au staff d’ajouter son singe Bubbles, c’est Makino qui a récupéré la patate chaude ! Il sera d’ailleurs à l’origine de la toute première figurine de Sonic, qui servira notamment pour l’écran-titre de Sonic CD. Moonwalker est un titre qui a marqué son temps, à la fois en arcade et sur Mega Drive. Bien que les équipes aient essayé de se coordonner, la manière de fonctionner des différents départements a fait que les deux titres sont, au final, assez différents. En arcade, Moonwalker est un jeu d’action en vue isométrique qui n’hésite pas à surprendre le joueur par d’imposants sprites. Les reprises musicales des tubes de Michael Jackson sont excellentes et on évolue ainsi dans l’univers du film en profitant de Smooth Criminal, Billie Jean, Beat It, Another Part of Me ou encore Bad. Pour des raisons de droits, que ce soit sur arcade ou console, l’incontournable Thriller n’a pas pu être les petites anecdotes, il y en a certaines amusantes. Par exemple, lorsque Michael Jackson se transforme en robot, le personnage ne devient géant qu’un court instant avant de retrouver sa taille initiale. À l’origine, le chanteur voulait que le robot soit toujours géant, mais cela aurait impliqué un changement total de game design et c’était impossible. Autre bizarrerie et qui en dit long sur la différence de culture au Japon, les développeurs aimaient, à l’époque, intégrer quelques visuels à connotation sexuelle. Taku Makino a dessiné tous les personnages ennemis et il y a un robot dans le jeu qui est composé d’un long… comment dire, cylindre métallique et lorsque ce dernier se mettait à danser lorsque Michael utilise sa danse spéciale, l’animation était très représentative d’un acte sexuel. Pour ne pas choquer la star et se faire retoquer, l’équipe a donc décidé d’atténuer la forme explicite du cylindre. Seulement voilà, novices oblige, ils ont fait une boulette et le robot-pénis le nom qu’ils lui ont donné ! s’est retrouvé dans le fichier du jeu ! Finalement, Michael a estimé qu’il ne fallait pas laisser de côté ce robot et il a été conservé – bien qu’atténué. Moonwalker en arcade n’est pas un jeu très long, mais il est appréciable car il utilise une bande-son puissante, des digitalisations vocales fantastiques issues de la fameuse cassette audio de la star et des cinématiques façon bande dessinée qui s’intègrent bien à l’aventure. La scène finale a d’ailleurs été supervisée par Michael Jackson lui-même. Ce qui est amusant, c’est qu’on retrouve dans Moonwalker ce que l’on retrouve dans les jeux Tintin d’Infogrames. À savoir qu’il s’agit de jeux d’action/plateforme, mais qui avaient pour ordre de ne pas montrer de violence. Pour Tintin, les développeurs n’avaient pas d’autre choix que de suivre les indications de Moulinsart, les ayants-droits du reporter d’Hergé, et c’était un calvaire en début de production. De la même façon, on peut imaginer que ce fut un sacré parcours du combattant pour Roppyaku Tsurumi. Oui, le jeu vidéo est parfois un monde étrange…La version console, quant à elle, est l’œuvre d’une équipe expérimentée qui a mis à profit les capacités de la Mega Drive. Si on a moins d’informations sur la réalisation de ce titre, c’est tout simplement parce que le développement s’est passé sans heurt. Le staff maîtrisait la réalisation des jeux et la communication avec SEGA of America a été particulièrement fluide. Ils ont toutefois opté pour une aventure plus classique » en vue de profil car ils n’appréciaient pas forcément la vue isométrique de la version arcade. Sur le plan musical, il est essentiel de savoir que Michael Jackson a été très pointilleux sur le son métallique » de la Mega Drive et qu’il a fallu de nombreuses révisions pour que les thèmes musicaux et les bruitages s’accordent correctement. Hiroshi Kubota, dit Jimita, a d'ailleurs effectué des compositions stupéfiantes. Mais c’est le seul moment où la situation a été un peu tendue. C’est ce qui donne ce jeu excellent, rythmé, musicalement percutant, et visuellement agréable à l’œil. La mouture Master System, quant à elle, a été conçue, en s’appuyant sur la version Mega Drive, par le studio Arc System Works. Le staff a pris très au sérieux cette réalisation et a réussi un petit tour de force en parvenant à conserver l’essence, tant au niveau du gameplay que de la musique, de la mouture originale. Pendant un temps, il fut question d’une adaptation sur Game Gear, mais la direction de SEGA a finalement choisi de laisser tomber. Il semblerait que les ayants-droits de Moonwalker et Michael Jackson, lui-même, n’étaient pas très chaud à l’idée de proposer cette aventure sur un petit écran, sans parler de l’impact sonore atténué. Quoiqu’il en soit, et même si certains peuvent estimer que le jeu a vieilli, Moonwalker est un drôle de cas dans la façon d’opérer du SEGA de l’époque. D’ailleurs, en ce qui concerne Roppyaku Tsurumi, ce dernier a quitté SEGA vers le milieu des années 1990 après avoir participé au développement d’Astal sur Saturn car il n’en pouvait plus des cadences infernales et son corps n’a pas supporté. Son histoire, ou une partie, a d’ailleurs fait l’objet du manga Utsununuke de Keiichi Tanaka dont l’un des personnages est un développeur souffrant de dépression à cause de son travail épuisant. Après s’être remis, Roppyaku Tsurumi a été présenté à Sony et il a rejoint Sony Interactive Entertainment sous la direction de Shuhei Yoshida. Il a notamment travaillé sur les séries Crash Bandicoot et Jak & Daxter chez Naughty Dog et il officie désormais pour le studio Arzest avec plusieurs membres historiques de SEGA Naoto Oshima – Sonic/Nights – Manabu Kusunoki – Panzer Dragoon – Yutaka Sugano – Shinobi/Sonic 2.Approbation de Michael Jackson pour la couverture du jeu - Crédits photo Twitter Al NilsenUne chose est sûre, c’est qu’en sachant toutes les étapes de la création de Moonwalker, vous ne regarderez sans doute plus la version arcade de la même manière. Sources The Making of Moonwalker Letters to SEGABlog de Roppyaku TsurumiInterview de Roppyaku Tsurumi - Jackson's Moonwalker RetrospectiveHistoires insolites des jeux vidéo - Mathias LavorelMoonwalker L'histoire du jeu SEGA - Retro BonheurMoonwalker and Space Channel 5 devs remeber working with Michael Jackson at SEGAContacts personnels auprès d'anciens membres de SEGA Japon / SEGA of America Un magistrat parisien a jugé irrecevable l'action engagée par le musicien camerounais Manu Dibango contre les maisons de disque des chanteurs Michael Jackson et Rihanna pour avoir utilisé sans son autorisation le thème musical de l'un de ses titres, selon une ordonnance consultée mercredi par l'AFP. Mis à jour le 18 févr. 2009 En 1972, Manu Dibango a écrit et composé le morceau Soul Makossa. Dans les années 1980, Michael Jackson en avait intégré une partie dans son album Thriller. Quand le saxophoniste s'en était rendu compte, il avait engagé une procédure contre le chanteur américain, procédure qui s'était finalement soldée par un arrangement financier à l'amiable. Alors que l'affaire aurait dû s'arrêter là, elle a rebondi récemment, lorsque Michael Jackson a autorisé la chanteuse Rihanna à utiliser son titre qui contient lui-même Soul Makossa. S'estimant lésé, Manu Dibango a assigné en référé les maisons de disque Sony BMG, EMI, Warner et Universal Music, afin que les droits d'auteur générés par cette chanson en France soient bloqués dans l'attente d'une décision sur le fond. Dans une décision rendue mardi, la juge des référés a jugé que Manu Dibango était irrecevable à agir». En effet, rappelle-t-elle, le juge des référés de Nanterre, saisi il y a un an par Manu Dibango dans la même affaire, a déjà donné acte à Universal Music de mentionner le nom de Manu Dibango sur la pochette des retirages» de l'oeuvre de Rihanna en France. Manu Dibango s'était alors désisté de son action. Pour Mme Courboulay, ce désistement signifie que l'artiste avait renoncé à son droit moral dans cette affaire. L'affaire sera plaidée ultérieurement devant les juges sur le fond.

titre de michael jackson tire de l album thriller